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Ce matin je pars à 5:20 car une longue route m’attend pour me rendre à Belize city. Ça se passe bien. Il y a quelques nuages et il ne fait pas trop chaud. Cette région du Belize est plus rurale, on voit quelques animaux de ferme le long de la route.

Tout à coup, après 65 km, ça se met à pédaler dans le vide. Ma transmission est foutue. Je suis en panne et il me reste encore 65 km à faire pour me rendre à destination. Je décide de faire du « stop » avec mon vélo.

Une dizaine de voitures passent droit, puis un bon samaritain se présente. Il m’amène une vingtaine de milles plus loin et me laisse à un arrêt d’autobus. J’attends donc l’autobus pour Belize city. Quand l’autobus se présente, plus d’une heure plus tard, on me dit qu’il n’y a pas de place pour mon vélo dans celui-ci et que je dois attendre l’autobus suivant.

En attendant, je fais du « stop » et un autre bon samaritain se présente. Il connaît une boutique de vélos à Belize city, 30 milles plus loin, et m’y amène directement. Sur place, les mécaniciens m’assurent qu’ils peuvent réparer mon bolide dans les heures qui suivent.

Je m’installe confortablement sur une chaise et j’observe un mécanicien démonter l’intérieur de ma roue arrière, nettoyer chaque pièce, remonter le tout en graissant bien les pièces. Tout fonctionne à merveille quand il me remet mon vélo. Tout ça, pour moins de 17$. On m’indique même quelle route prendre pour me rendre à mon hôtel qui se trouve à moins de 2 km de là.

La journée ne s’est pas passée comme je l’avais prévu, mais elle se termine bien. Le plus étrange dans cette histoire, c’est qu’en consultant le site du gouvernement du Canada pour les voyageurs, on y dit que le Belize est dangereux, qu’il faut voyager en groupe, qu’on ne doit faire confiance à aucun inconnu. Alors que plusieurs inconnus me sont venus en aide aujourd’hui.

Je ne suis pas convaincue que semer la peur de l’étranger aide à construire un monde meilleur. C’est pourquoi j’aime vivre librement et affronter certains risques, comme voyager en Amérique centrale, seule et sans casque de vélo. J’aime me convaincre qu’il y a beaucoup de bonnes personnes parmi mes frères humains.

Je termine la journée devant la meilleure soupe au crabe de ma vie.