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Je prends le bus à 3:30 ce matin avec 5 autres touristes dans la vingtaine pour assister au lever du soleil sur Tikal. Un guide nous dirige vers cette ancienne métropole maya enfouie dans la jungle, lorsqu’un petit serpent rouge traverse le sentier. C’est un serpent corail, l’un des plus venimeux dans la région.

Tout à coup je regrette de porter mes éternelles sandales et de ne pas être mieux chaussée. Je m’efforce de rester près de mes compagnons alors que nous progressons dans la nuit, éclairés par nos lampes frontales. Un des avantages à y aller la nuit, c’est qu’il ne fait pas trop chaud, en plus de profiter des étoiles qui brillent au-dessus de nos têtes.

Aux premières lueurs de l’aube, nous nous installons face à l’est au sommet du plus haut temple-pyramide de la civilisation maya, à une hauteur de 65 mètres. J’ai l’impression d’être au sommet du monde, en contemplant dans la pénombre les pyramides avoisinantes émergeant de la forêt.

Les oiseaux commencent à chanter pour saluer le lever du jour et on entend au loin une sorte de rugissement. Ce sont des singes hurleurs, dont on peut entendre les cris impressionnants à plus d’un kilomètre.

Notre guide nous conduit ensuite au sommet d’une autre pyramide, qui servait d’observatoire astronomique, sur laquelle une plateforme permet une vue à 360 degrés. Nous pouvons observer des toucans, le vol de perroquets, ainsi que plusieurs autres oiseaux. Deux singes-araignées s’amusent dans les arbres voisins et viennent prendre la pose pour des photos.

Nous poursuivons la visite de cette grande cité qui fut habitée de 600 avant J-C à 950 après J-C. Notre guide a repéré le nid d’une tarentule et il y glisse un brin d’herbe pour l’attirer à l’extérieur. Nous voyons émerger une magnifique tarentule et le guide nous assure qu’elle n’est pas venimeuse. Dès que le guide cesse de l’agacer avec le brin d’herbe, la tarentule retourne se cacher dans son nid.

La visite de Tikal fut un moment de bonheur et d’émerveillement devant la splendeur de la nature et l’ingéniosité de l’humain. Tikal est aussi appelée le lieu des voix (ou des échos). On dit qu’au sommet des pyramides qui sont tournées les unes vers les autres, des cavités dans les murs servaient d’amplificateurs et qu’une personne parlant du haut d’une pyramide pouvait être entendue par une personne se tenant au haut d’une autre pyramide. C’est difficile à concevoir pour moi. Toutefois notre guide nous fait claquer des mains à tour de rôle au milieu de la place centrale et l’écho répercute très bien les sons.