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Je prolonge mon séjour à El Remate de 2 jours. Ce village paisible de 2000 personnes sur le bord du grand lac Petén Itza est accueillant pour les touristes, d’autant plus que c’est la saison morte présentement.

J’y fais la rencontre d’une petite famille de cyclistes qui sont partis de l’Alaska en mai 2017, ont pédalé jusqu’ici au Guatemala et projettent de se rendre en Colombie. De courageux parents avec un petit garçon d’environ 3 ans et une fille d’environ 7 ans. Ils sont en pause ici à El Remate depuis un mois.

Je n’ai toujours pas réglé mon problème de liquidités. Les guichets refusent encore mes cartes de crédit. J’ai réussi à communiquer avec ma banque au Canada. Tout est beau de leur côté. On me suggère d’aller dans une banque internationale pour avoir une avance de fonds. Il y en a une à Flores où je me rendrai bientôt. J’ai réservé un séjour d’une semaine à Flores pour améliorer mon espagnol.

En attendant je paie mon logement sur Airbnb et pour la bouffe il y a un resto tout près qui accepte ma carte de crédit.

Le fait d’être sans liquidités depuis quelques jours m’insécurise un peu, mais ce n’est vraiment rien en comparaison de l’insécurité financière que vit la grande majorité des gens sur cette planète.

Je me remémore les buts de mon voyage: faire un voyage à vélo, découvrir l’Amérique Centrale, améliorer mon espagnol et sortir de ma zone de sécurité. Depuis que je suis toute petite qu’on me parle de tous les dangers qui me guettent, tel que l’enfer si je ne suis pas une bonne fille, la pauvreté si je ne travaille pas bien à l’école, la misère si je n’investis pas dans mon REER, devenir handicapée si je ne porte pas mon casque de vélo ou ma ceinture de sécurité…

J’en oublie qui je suis et ce qui me rend réellement heureuse. J’aime avoir une relation d’égale à égal avec mes frères humains. J’aime l’entraide. J’aime ma liberté et celle des autres. J’aime découvrir et apprendre de nouvelles choses. Mon voyage correspond bien à mes attentes jusqu’à maintenant.