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Ce matin le temps s’arrête. Je me sens bien ici avec ma belle grande serviette rayée, un lit confortable, une belle piscine, de l’ombre à volonté, des cocotiers dont les feuilles se font caresser par le vent. Je choisis de rester une journée de plus dans ce coin de paradis.

J’en profite pour surfer sur internet et penser à la suite de mon voyage. Rien de rassurant pour les prochains pays que je vais traverser, sur le site de Voyages Canada. Criminalité, vols, agressions et routes dangereuses m’attendent. Malgré cela, je choisis de poursuivre mon rêve. Je ne pense pas être à l’abri des malheurs, mais je suis convaincue que la peur de possibles malheurs ne doit pas m’empêcher de vivre de belles aventures et de belles rencontres. La criminalité existe aussi dans mon pays, ainsi que les accidents de la route. La vie elle-même est dangereuse et on essaie tous d’en profiter.

Hier soir j’ai trouvé un petit lézard mort sur le sol de ma chambre. Je l’ai tassé le long du mur pour éviter de mettre le pied dessus par mégarde. Ce matin il s’était déplacé de plus de 30 centimètres. Intriguée, je m’approche pour comprendre le phénomène. Une armée de petites fourmis s’affairent à le transporter.

Je ne savais pas que c’était aussi fort des fourmis. J’en ai vues des processions dans la forêt à San Miguel, chacune transportant un morceau de feuille plusieurs fois plus gros qu’elle. Mais transporter un petit lézard, elles m’impressionnent. Et comment ont-elles repéré ce lézard? Je mets tout ce beau monde dehors avant que les fourmis ne repèrent aussi les pâtisseries qu’il me reste.

Je me rends ensuite à la piscine où je constate qu’une employée s’affaire à la nettoyer. Elle fait son travail méticuleusement, mais lentement. D’abord impatiente, je m’efforce de me détendre. Je suis retraitée, en vacances, je n’ai aucune obligation qui m’attend, je peux me permettre d’être à ne rien faire et profiter du moment présent tout simplement.