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Seules dans la nature
On se protège des moustiques comme on peut
Enfin sorties du bois : du soleil, un village et un lac!
On s’en va prendre le traversier de Woody Point à Norris Point
Les meilleurs milkshakes du monde (et le ventilateur de Madeleine)
Après avoir monté pendant 3 km : la vue!

Réveillée doucement par le chant des oiseaux, je (Madeleine) constate que j’ai bien dormi et que la douleur à l’épaule qui m’handicapait depuis plus d’un mois a pratiquement disparu. Tout est calme, pas d’autres humains à proximité, juste le clapotis de l’eau du lac tout près.

Pendant les premiers jours de notre périple, je me suis souvent remise en question. Que suis-je venue faire ici en vélo-camping, alors que je ne suis pas du tout en forme? Comment vais-je survivre pendant 14 nuits dans cette minuscule tente avec ma fille alors que j’ai de la difficulté à dormir seule dans mon lit queen?

Ce matin, tout reprend son sens. Je suis heureuse d’être ici et je me sens tellement libre. J’ai besoin de si peu : une tente pour me protéger de la pluie et des moustiques, un cours d’eau pour me rafraîchir, un peu de bouffe glanée le long de la route.

J’ai oublié mon odomètre à Québec et je me sens encore plus libre : la distance que nous parcourons n’est plus constamment sous mes yeux, ni l’heure non plus. Ici nous n’avons pas de réseau internet, alors pas de préoccupation de ce qui se passe ailleurs dans le monde.

L’expérience acquise lors de mes nombreuses aventures en plein air et en vélo refait surface : garder mes choses au sec, y aller graduellement dans l’effort physique pour laisser le temps au corps de s’adapter et profiter du moment présent et des découvertes que la vie nous offre. En vélo-camping, je me sens vivante!

C’est nuageux ce matin et nous roulons sous une petite bruine. Température idéale pour moi qui ai toujours trop chaud. Il y a encore beaucoup de montées et j’en fais de grands bouts à pied. Tant que je continue à mettre un pied devant l’autre, je me rapproche du but, à mon rythme. Lorsqu’on commence à apercevoir les Tablelands, le temps se dégage et le soleil apparaît. C’est impressionnant comme paysage!

Nous ne savons pas trop où nous dormirons ce soir. Après un bon dîner à Woody Point, nous prenons le bateau pour Norris Point. Le paysage est magnifique, et Nicole prend plein de photos. 

Le camping de Norris Point est en plein soleil, loin de la plage et ne nous attire pas du tout. Nous nous dirigeons vers la plage. Nicole plonge à l’eau pour se rafraîchir avant de s’installer au soleil. Madeleine, n’ayant plus d’énergie, s’étend à l’ombre pour récupérer. Un couple de Trois-Rivières qui nous a aperçues sur la route vient s’informer de notre voyage. Ils nous trouvent courageuses de rouler dans ces côtes, chargées comme nous le sommes.

Nicole finit par trouver un camping 6 km plus loin, sur le bord d’un lac. Malgré les 4 km de montée qui nous attendent, nous retrouvons le courage de poursuivre notre route sous le gros soleil.