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Nos vêtements ont presque tous séché cette nuit, sur ma corde à linge artisanale.

On fait ce qu’on peut sans arbre

Aujourd’hui, la quantité de moustiques est pire qu’à l’habitude. On ne sait pas ce qu’il y a dans l’air, mais ils sont partout!

Au secours!

On part donc tôt sur nos vélos, espérant qu’ils seront moins nombreux du côté du Labrador, mais c’est la même chose. Les montées et les descentes sont intenses! Qui nous avait dit que le Labrador était plat…

Ce n’est que le début des côtes au Labrador…

On avance d’une heure et demie d’un coup. Bienvenue au Labrador! Et on switche en anglais.

The Big Land!

À l’info touristique de l’Anse-au-Claire, on s’informe pour le Festival de la chicoutai (petite baie orangée acidulée qui pousse en abondance dans cette région), mais ça commence seulement le 11 août; on va le manquer. On croise un couple de Québécois en pick-up/roulotte qui nous avait vues à Port-au-Choix, 4 jours plus tôt. On a été plus rapides qu’eux! Hé hé!

On n’a pas encore vu de cyclotouriste depuis qu’on est parties de St. John’s. À St. John’s, au camping et dans l’autobus menant vers l’ouest, on en a vu quelques-uns, mais on n’a croisé personne à vélo, ni dans un sens, ni dans l’autre. C’est quand même étrange.

Notre motivation pour nous rendre jusqu’à Forteau, à 17 km du camping, c’est le restaurant du Florian Hotel, dont on nous a dit du bien. Ça monte, et les moustiques ne nous lâchent pas! Le pick-up du couple qu’on a vu plus tôt revient vers nous et l’homme me dit que le restaurant est fermé et n’ouvrira pas avant 17h, dans 5 heures. Et que je vais tuer ma mère si on va là-bas; que c’est une pente de 6-7 km de long. On décide donc de rebrousser chemin et d’aller manger au restaurant de l’hôtel de l’Anse-au-Clair. Tant pis pour Forteau. On aura au moins vu une ville au Labrador!

Quand on arrive à l’hôtel, vers 12h30, on nous informe que le restaurant n’ouvre pas avant 15h. On décide de rester et d’attendre. Pendant que Madeleine somnole sur le grand divan confortable de la réception, à l’abri des moustiques, et que nos cellulaires se rechargent, je fais le tour de la boutique souvenir dans ses moindres détails et j’écris des cartes postales.

Ça valait la peine d’attendre! On se gave dans ce resto tex-mex à la décoration colorée et originale avec une serveuse super sympathique et attentionnée. Par contre, je ne sais pas comment je vais faire pour arriver à rembarquer sur mon vélo tellement j’ai mangé!

On se régale, en commençant par un bon milkshake!

Je fais un détour par la plage, et Madeleine rentre directement au camping. Habillée en long, pour me protéger des quelques moustiques qui sont ici et parce qu’il fait froid, couchée sur le sable, je profite de ce moment de détente avec le bruit des vagues. J’ai même droit à la léchouille d’un chien inconnu en plein visage.

Sur la plage, avec mon nouveau polar souvenir du Labrador

Quand il commence à pleuvoir, je prends mon courage à deux mains pour affronter l’énorme côte et le vent de face. Ici, les conducteurs ne nous laissent pas autant d’espace quand ils passent à côté de nous. Ça se voit qu’ils sont moins habitués aux cyclistes. Et je comprends les cyclistes de ne pas choisir massivement la Basse-Côte-Nord et le Labrador. Les conditions sont rudes : énormes côtes, moustiques comme j’en ai rarement enduré et vent fort!

Quand j’arrive au camping, Madeleine s’est réfugiée sous la tente et a rentré nos vêtements qui séchaient encore. On revient 1h30 en arrière. On s’adonne à quelques pages de mon cahier de vacances et on attend qu’il soit une heure raisonnable pour pouvoir dormir. C’était notre plus petite journée de vélo depuis Deer Lake (18 km), mais nos corps commencent à être épuisés. La pause de vélo qui s’en vient sera la bienvenue!

Demain, c’est notre grand départ en bateau sur le Bella-Desgagnés. Deux jours et deux nuits en croisière; une première pour nous! On a hâte comme des enfants. On va enfin pouvoir prendre une douche, dormir dans des lits, avoir l’eau courante et l’électricité, manger 3 repas chauds par jour; le grand luxe! Fini les journées de vélo; maintenant, on va se la couler douce!