Alvaro m’explique les deux chemins possibles pour me diriger vers Rivas et la frontière du Costa Rica. Il me suggère fortement de passer par Granada même si c’est un peu plus long pour éviter de grosses côtes.
En sortant de Granada, j’aperçois des cyclistes avec un drapeau canadien. C’est une famille, avec deux filles de 10 et 12 ans, partie de la Colombie britannique avec deux tandems. Ils sont lourdement chargés avec leur équipement de camping, sacs de couchage et même une roue de rechange. Ils comptent faire la Colombie avant de retourner au Canada, un long voyage de 6 mois.
Ce soir ils se rendent sur l’île d’Ometepe près de Rivas, une journée de plus de 70 kilomètres. Je les trouve vaillants. Moi-même je n’ai pas encore décidé jusqu’où je me rendrai aujourd’hui. J’ai déjà parcouru 17 km depuis Masaya, Alvaro m’a dit qu’à part une montée après Granada, ce serait en descendant ou plutôt plat. S’il ne fait pas trop chaud, je devrais me rendre à Rivas.
Je suis la famille un bout, mais je me laisse distancer dans la montée. Alors que je redescends, un jeune cycliste nicaraguayen vient se placer à côté de moi pour jaser. Il a vu passer la famille canadienne et les trouve rapides, malgré tous leurs bagages. Il me propose de m’accompagner un bout si ça ne me dérange pas.
La descente est longue et je lui fais remarquer qu’il va falloir qu’il remonte tout ça en retournant. Ça n’a pas l’air de l’inquiéter. Un peu plus loin nous retrouvons la famille canadienne qui a décidé de s’arrêter. Le papa a des problèmes avec une chaîne qui débarque un peu trop souvent.
Je poursuis ma route avec le jeune nicaraguayen. J’apprends qu’il a 14 ans. Après une vingtaine de kilomètres, je m’arrête pour boire un jus et j’en offre un à mon compagnon, car il n’a rien à boire. Je lui demande s’il va retourner maintenant, mais il voudrait aller jusqu’à Rivas.
Je vérifie sur Google Maps et lui dit qu’il reste encore 40 kilomètres avant Rivas, soit 80 kilomètres aller-retour, en plus des 20 kilomètres déjà parcourus. Il me demande comment je sais les distances et si j’ai besoin d’internet. Je lui donne l’information.
Il décide de continuer et je commence à m’inquiéter pour lui. Finalement au bout de 8 autres kilomètres, il décide de retourner. Il me demande l’équivalent de 3$ au cas où il aurait une crevaison. Je les lui donne.
À ce moment la famille canadienne nous dépasse. Le jeune nicaraguayen retourne chez lui et je m’arrête pour prendre une pause à l’abri du soleil. Je profite de ma pause pour réserver une chambre à Rivas sur Booking.com.
Il y a un petit vent de face lorsque je reprends la route, rafraîchissant mais qui ralentit un peu. Je rejoins bientôt 2 cyclistes nicaraguayens qui vont tranquillement leur chemin. Je reste derrière eux au lieu de les dépasser.
Ça me fait du bien de ralentir un peu pour reprendre mon souffle et de me faire couper le vent. Eux ça les amuse de voir que je reste derrière eux. Quelques kilomètres plus loin, ils arrivent à destination et me saluent en quittant la route.
J’arrive à l’hôtel avec 87 kilomètres au compteur. Je n’ai pas vraiment l’énergie d’aller voir le lac Nicaragua et l’île d’Ometepe avec ses deux volcans. Ça attendra à demain.
Parlais-tu espagnol avec le nicaraguayen? En tout cas, les cours ont dû aider et la journée a sûrement passé plus vite à placoter un peu.
Tu vas adorer le Costa-Rica. Il y a beaucoup de choses à voir et c’est un pays sécuritaire.
Madeleine tu fais un voyage riche en experiences et rencontres,c’est merveilleux de te lire et de constater que tout va bien,les rencontres sont agreables et enrichissantes,les petits problemes se reglent et les prises de conscience sont interessantes.J’aime te lire,tu me fais voyager,je t’envie un peu…j’aimerais bien me baigner avec toi dans des lieux aussi depaysants.