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Cet après-midi, je décide de m’occuper de mon vélo. Depuis quelques jours, le pneu avant perd un peu d’air et je dois le regonfler tous les jours. Je n’ai rien remarqué sur l’extérieur du pneu. C’est peut-être une rustine (patch) qui fuit.

La roue arrière a de nouveau un rayon brisé. J’ai essayé de le remplacer sans enlever le pneu, comme j’avais vu faire le mécanicien à Cojutepeque. Mais l’écrou tourne dans le vide et doit être changé aussi. Heureusement j’avais réussi à redresser un peu ma roue pour qu’elle cesse de frotter sur les freins. Ce qui m’a permis de rouler sans difficulté jusqu’ici.

J’ai repéré un marchand de vélo sur internet et je m’y rends avec ma bécane. Au premier abord, la boutique de vélo n’est pas tout à fait comme je l’imaginais. Dans un coin du marché, différents ateliers de réparateurs de vélo se sont installés.

Me voyant arriver, l’un d’eux m’interpelle. Je lui montre le rayon brisé et il commence à démonter ma roue. Il connaît son métier. Il s’affaire ensuite à redresser parfaitement ma roue et me fait remarquer qu’il y a un léger jeu dans le moyeu. Il propose de s’en occuper ainsi que du moyeu de la roue avant.

Je fais aussi changer les pneus et un vulcanisateur (réparateur de pneus) s’occupe du tube du pneu avant. C’est un peu impressionnant de le voir mettre le feu à la colle avant d’appliquer la rustine. Finalement ce n’était pas une rustine qui fuyait, mais un trou minuscule.

Pendant que ces messieurs travaillent sur mon bolide, ils s’informent de mon voyage, puis de mon âge. Ils sont impressionnés, ils ne s’imaginent pas une nicaraguayenne de soixante ans voyageant à vélo. D’un côté, je les comprends car je n’aurais pas vu ma mère partir en vélo à soixante ans. Par contre dans mon club de vélo, j’ai la chance d’être entourée de femmes dans la soixantaine et dans la septantaine qui pourraient impressionner bien des jeunes

Moi ce qui m’impressionne, ce sont leurs talents de mécanicien. Après s’être occupé de mon tube, le vulcanisateur se met à assembler des roues neuves à partir de rayons, d’un moyeu et d’une jante. Ce n’est pas la première fois qu’il fait ça.

Au Nicaragua, je n’ai pas vu de tuk-tuks motorisés. Ce sont plutôt de gros tricycles qui sont utilisés comme taxis bons marchés. Certains viennent faire réparer une crevaison ou changer une roue à l’atelier. Ça ne prend pas trop de temps que c’est réparé et ils peuvent repartir.

Finalement les vitesses et les freins sont ajustés sur mon vélo et il est comme neuf. Ce qui me surprend toujours, ce sont les bas prix. 10$ chaque pneu et 25$ pour la main-d’oeuvre. Au Québec j’avais payé 40$ du pneu. J’ai fait 6 crevaisons en 1700 kilomètres et le pneu arrière est déjà usé. Espérons que je ferai moins  de crevaisons et plus de kilomètres avec mes nouveaux pneus.