Ce matin je mange seulement une banane pour déjeuner. J’espère que je n’aurai pas de problème avec mon estomac. J’essaie de me concentrer sur les bonnes et belles choses que m’apporte la plongée et de mettre de côté les inconvénients. Rien ne sert de me stresser avec d’éventuelles difficultés. J’y ferai face si elles se présentent.
Encore de très bonnes conditions météorologiques aujourd’hui: beau soleil et mer calme. Dans le bateau, il y a seulement un autre plongeur accompagné du maître de plongée, avec mon prof Tim, l’étudiante hollandaise Eline et moi, en plus du capitaine.
Tout se passe très bien. Nous descendons à 18 mètres. Nous observons différents beaux poissons. Nous observons un couple de homards. Je ramènerais bien le plus gros pour le dîner. Nous remontons lentement en admirant cette belle nature.
Je dois faire un exercice de simuler une panne d’air et remonter pas trop vite en expirant. Pendant que Tim nous amène à l’endroit où je ferai cet exercice, je me mets tout à coup à monter comme un ballon gonflé à l’hélium. Pas moyen de redescendre. Malgré mes efforts, je me retrouve à la surface penchant d’un côté.
Je vois plus bas Tim qui regarde dans toutes les directions en se demandant où je suis passée. Il a mis une balise en surface pour signaler la présence de plongeurs à d’éventuels bateaux et il tient la corde d’une main. Je vais tirer sur la balise pour indiquer à Tim où je suis.
J’imagine que la mort doit ressembler à ça. Tout à coup, notre esprit s’élève dans une autre dimension et nos proches se demandent où nous sommes passés. Nous pouvons les voir s’agiter, mais nous ne pouvons pas retourner vers eux.
Pour le moment je ne suis pas morte, mais seulement à la surface penchant d’un côté, essayant de comprendre ce qui m’arrive. Je vérifie mon lestage et je constate que j’ai perdu un poids d’un côté. J’ai dû le perdre juste avant de commencer à monter, alors il ne doit pas être loin.
Tim me fait les signes pour savoir si tout va bien. Alors il peut prendre le temps de remonter normalement avec Eline. Lorsqu’il arrive à la surface, je l’informe que j’ai perdu un poids. Il me leste avec un poids d’Eline et nous redescendons tous les deux pour chercher le poids manquant et pour que je puisse faire l’exercice de remonter sans air.
Tim retrouve le poids, je réussis l’exercice. J’ai rempli toutes les exigences pour obtenir ma certification Open water diver. D’une idée qui m’est passée par la tête dimanche, aujourd’hui vendredi ma vie est transformée. Quelqu’un m’aurait dit la semaine dernière que je ferais de la plongée et descendrais plus de 50 pieds sous l’eau, je ne l’aurais pas cru. Je me trouvais trop vieille, pas assez en forme. Quelqu’un m’aurait dit que je verrais autant de beaux poissons, coraux et crustacés pendant mon voyage, je ne l’aurais pas cru non plus.
La vie est pleine de belles possibilités et souvent nous nous mettons nous-mêmes des limites. Je dois remercier ma fille Julie qui m’avait suggéré il y a quelques semaines de profiter de mon voyage pour faire un cours de plongée. Sur le moment, ça ne m’avait pas semblé réaliste. Mais l’idée a fait son chemin.
Je dois déjà quitter à regret Bocas del Toro car je prends un autobus ce soir qui me conduira à Panama city. Il ne reste que quelques jours avant mon retour mardi prochain.
FÉLICITATIONS MADELEINE! T’ES LA MEILLEURE!!!
Bon retour à Québec……Merci pour tous tes reportages jour après jour……Marthe
Bravo pour cette initiative et félicitations pour cette certification, Madeleine ! Je suis impressionné.
Oui, tu es allée au-delà des fausses limites qu’on se fixe souvent.
Bravo pour ta certification!
Bravo Madeleine, t’as l’air vraiment heureuse et épanouie sur ta dernière photo. C’est un voyage enrichissant pour toi et également pour moi car à te voir aller….ça me donne le goût d’essayer de nouvelles expériences. Tu m’inspires Madeleine, j’ai hâte de te voir ? Lynda