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Départ en bateau de l’hôtel à 8h30 ce matin, de sorte que lorsque j’enfourche mon vélo, il fait déjà chaud. Le trafic est aussi plus dense après Rio Dulce, comme m’avait prévenue Irma, ma prof d’espagnol. J’ai comme projet de visiter les ruines mayas de Quirigua demain.

Pour la suite de mon voyage, le cœur n’y est pas du tout. J’aimerais visiter Antigua, c’est tellement beau sur les photos. Mais je n’ai pas du tout envie de me taper les côtes vers Guatemala city, surtout pas dans le trafic en plus. Une solution serait de m’y rendre en bus. Mais les grosses villes d’un million d’habitants me rebutent. Je n’ai même pas le goût d’y mettre les roues.

J’avance donc à reculons essayant de retarder le plus possible le calvaire qui m’attend dans les jours qui viennent. Il fait 30 degrés, le soleil tape, les camions se succèdent à moins de 2 pieds de mon vélo. Je m’arrête en fin d’avant-midi pour prendre un jus à l’ombre, près d’une station d’essence. Au Guatemala, il y a un garde armé d’un fusil qui surveille les stations d’essence. Sa présence doit enlever l’envie de partir sans payer.

Des camionneurs s’arrêtent pour dîner. Moi j’ai trop chaud pour avoir faim. J’observe deux jeunes hommes qui mélangent avec une pelle du sable, du ciment, des roches et de l’eau pour refaire une partie de l’entrée. Je me demande comment ils arrivent à faire ce travail exigeant au gros soleil.

Je m’arrête dans la ville de Morales pour trouver une chambre. Seulement 36 kilomètres au compteur, mais ça me suffit pour aujourd’hui. J’ai suffisamment inhalé les émanations des pots d’échappement.

J’examine à nouveau les cartes. Ce sera plus simple et plus court de laisser tomber les villes d’Antigua et de Guatemala, de me diriger vers le Salvador et d’éviter un détour vers l’ouest. Un problème de réglé. Quand je pense que ça me tracasse depuis plus de 2 semaines. Les choses finissent toujours par s’arranger, alors à quoi bon s’inquiéter inutilement?