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Ce matin quelque soit l’endroit où je regarde, je vois des montagnes. J’ai trouvé un hôtel à mon goût sur Booking.com à Zacapa et Google Maps me propose 2 trajets pour m’y rendre: la CA9 avec ses nombreux camions ou une route secondaire.

Je me méfie des routes secondaires qui ne sont probablement pas asphaltées, mais je suis prête à des compromis pour éviter le trafic. De toute façon, je n’ai prévu qu’une quarantaine de kilomètres aujourd’hui, alors je choisis la route secondaire.

Effectivement je me retrouve bientôt sur une route de terre, entourée de champs où paissent des vaches. C’est beaucoup plus calme ici et des papillons viennent me saluer.

Après une quinzaine de kilomètres, je rencontre un homme plus âgé qui guide ses vaches le long de la route. La route est en très mauvais état et je descends de mon vélo pour marcher.

L’homme me demande pourquoi je n’ai pas pris la route principale. Il dit que c’est dangereux ici, qu’il y a des voleurs plus loin. Avant que j’aie pu prendre congé, il arrête une camionnette qui passe et dit au conducteur qu’il doit m’amener à Zacapa. Le conducteur n’a pas trop le choix de me faire monter. Tant qu’il va dans la bonne direction, ça me convient.

Après quelques kilomètres, le conducteur s’arrête au village suivant et me dit qu’il ne va pas plus loin. Je lui donne les 5 Quetzals que les autres passagers dans la boîte du camion lui paient et je poursuis ma route dans la nature vers les dangereux voleurs.

C’est vraiment isolé et je rencontre une moto de temps en temps. J’apprécie la tranquillité et la beauté des paysages. Soudain un cours d’eau traverse la route. Heureusement il y a tout au plus un pied d’eau. Après avoir traversé ma bicyclette, j’en profite pour me rafraîchir en m’étendant dans l’eau.

Un peu plus loin des hommes avec de la machinerie travaillent à aménager la route. Dans le village qui suit, la moitié de la route a été recouverte de ciment.

C’est l’heure de prendre mon jus à l’ombre. J’en achète et m’assois sur un banc en ciment comme deux femmes qui jasent tranquillement. On m’apporte une chaise. On veut savoir d’où je viens. On me demande si je suis chrétienne, alors je suis une sœur en Christ et c’est Dieu qui me protège des dangers. J’en déduis que je ne suis pas dans le village des dangereux voleurs.

Je passe un peu de temps à observer la vie en ce dimanche dans ce village, les jeunes qui viennent s’acheter un coke ou un sac de chips, un voisin qui fait boire son âne et l’attache à l’ombre, d’autres voisins qui relaxent dans leur hamac, le vendeur de hamacs qui vient montrer sa marchandise aux deux femmes. Tout est si calme et paisible.

Un enfant a reçu un ballon de soccer, mais son père n’arrive pas à le gonfler. Je sors ma pompe et l’embout pour les ballons. L’enfant est content et le papa me remercie.

À la sortie du village, la route est recouverte de ciment et c’est beaucoup plus agréable pour le vélo. Je me rends sans problème à mon hôtel qui m’apparaît luxueux. J’ai droit à une belle grande serviette rayée blanc et bleu, qui fait changement des serviettes usées qui me sont fournies habituellement.