Sélectionner une page

L’école Metropoli propose diverses activités à ses élèves pour découvrir la région et pratiquer l’espagnol. Une activité populaire est l’ascension du volcan Cerro Negro qu’on peut ensuite redescendre avec une planche dans les cendres qui recouvrent le volcan. Personnellement je n’ai aucune envie d’aller me faire suer en grimpant un volcan au gros soleil et revenir le visage noirci comme un charbonnier après la descente dans la suie.

J’ai entendu parler d’un lac aux eaux cristallines qui recouvre un ancien cratère, la laguna Asososca. Ana, l’autre étudiante, est partante pour y aller aussi. Le prix qui nous est demandé couvre amplement le prix de l’essence et une expédition s’organise. Marla, la représentante de l’école, nous accompagne ainsi que son conjoint Francisco, qui nous sert de conducteur et de guide. Ils amènent trois neveux et nièces, de 7, 12 et 17 ans.

Lorsque mon prof Milton apprend la nouvelle, il décide de se joindre à nous, avec sa partenaire. Mon premier réflexe est de me demander comment tout ce monde entrera dans la camionnette. Puis je me suis rappelé qu’ici les gens voyagent dans la boîte arrière de la camionnette.

Nous voilà donc partis pour quelques heures dans la nature, loin de la ville. La route de terre pour se rendre au lac n’est pas bien indiquée et notre conducteur s’informe auprès des gens que nous croisons sur la route. Nous nous retrouvons bientôt dans une route de sable que les dernières pluies ont rendue impraticable. Selon Google Maps nous sommes à environ  un kilomètre du lac. Peut-être faudrait-il continuer à pied?

Francisco décide de rebrousser chemin et de passer par l’autre extrémité de la route qui rejoint aussi la route principale. Nous voilà de nouveau dans une petite route à peine praticable et nous finissons par arriver au stationnement.

De là un sentier monte dans le bois puis redescend vers le lac. Il fait chaud et humide et je suis toute mouillée avant même d’entrer dans l’eau limpide du lac où de nombreux petits poissons nous accueillent.

À part Ana et moi, il n’y a que Francisco qui sache nager. Il trouve une grande planche de bois et l’amène avec lui avant de s’aventurer dans le lac.

Ana essaie d’apprendre à nager à Kevin, le petit de 7 ans, mais il est très craintif. Francisco essaie de convaincre la plus vieille d’utiliser sa planche pour nager et elle s’y accroche comme si elle allait se noyer et veut rester où il y a moins de 3 pieds d’eau.

J’essaie de la convaincre que le corps des femmes flotte naturellement et que nager est plus une question de confiance que de technique. Pendant ce temps, Francisco amène Beethoven, le chien, à l’eau. Lui aussi est très craintif mais il a le réflexe de bouger ses pattes dès qu’elles touchent l’eau de sorte qu’il nage naturellement quand on le met dans l’eau.

Tous ont été impressionnés de me voir nager dans le milieu du lac sans crainte et je profite de mon auréole pour convaincre cette jeune fille de tenir la planche pour pouvoir l’amener un peu plus loin où elle ne touche pas le fond. Lorsqu’elle me demande de revenir sur le bord, je la mets dans la bonne direction et lui demande de bouger ses jambes. Elle revient par elle-même. Nous faisons cela quelques fois.

Évidemment elle n’a pas appris à nager en une heure. Je voulais qu’elle expérimente que le fait de ne pas toucher le fond n’est pas si dangereux qu’elle le croyait. J’espère seulement l’avoir libérée d’un peu de sa peur de l’eau.

Il y a un bateau sur la berge et Francisco le met à l’eau et s’aventure sur le lac. Il fait faire un tour à Kevin. Marla découvre avec admiration que son conjoint peut diriger un bateau. Tous passent un bon moment dans ce lieu enchanteur où nous nous sentons seuls au monde.