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Voyager en autobus n’est pas dispendieux en Amérique centrale. L’aller de Puntarenas jusqu’à San José, pour moi et mon vélo, coûte environ 10$. Pendant le trajet, je constate que ma décision de prendre l’autobus est très sensée, car l’accotement est pratiquement inexistant, la circulation importante et je ne vois aucun cycliste sur cette route.

Malgré cela, je ressens un sentiment d’échec de faire une partie du voyage en bus. Peut-être que j’aurais pu prendre une autre route si j’avais mieux planifié mon trajet. C’est fou ce que je peux me mettre des exigences inutiles et me taper sur la tête quand je ne les atteins pas. Aucun autre passager n’a l’impression d’avoir gâché sa vie parce qu’il est assis dans ce bus.

Lorsque j’arrive chez mon hôtesse Airbnb, elle m’informe qu’elle sera absente ce soir. C’est la fête de fin d’année pour les participantes de groupes d’entraide qu’elle anime et Angelica m’invite à me joindre à elles.

Elle me présente à la cinquantaine de femmes rassemblées comme un modèle pour elles et me fait parler un peu de mon voyage. Je suis très bien accueillie et j’assiste à leurs échanges. Je comprends certains bouts quand elles parlent clairement et pas trop rapidement.

Pendant qu’on termine un repas, des bruits de fanfare se font entendre et des musiciens arrivent accompagnés de quatre mascottes qui dansent énergiquement. C’est la fiesta.

À la fin de la soirée, chacune reçoit un petit cadeau dont le contenant est une bicyclette. Encore un clin d’œil du «hasard» qui me confirme que je suis au bon endroit au bon moment, même si j’ai pris le bus.